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SOLWODI - Soutien aux femmes ukrainiennes
SOLWODI est préoccupé par la traite des femmes ukrainiennes en Allemagne. La structure a reçu des rapports selon lesquels des trafiquants ont tenté d'approcher des femmes dans les gares, où arrivent les trains en provenance d'Ukraine et de Pologne, en leur proposant un transport et un hébergement gratuits. Certains demandaient aux femmes de leur remettre leur passeport pour « faciliter l'enregistrement ». Lorsque la police s'est approchée de la scène, ces personnes ont rapidement disparu.
SOLWODI a créé des prospectus en anglais et en ukrainien pour mettre en garde les femmes contre la traite des êtres humains. Ils mènent également des campagnes de sensibilisation auprès des autorités locales, des paroisses et d'autres organisations qui s'occupent des réfugiés, pour les aider à identifier les signes de la traite et de l'exploitation.
SOWOLDI et leurs membres s’inquiètent non seulement au sujet de la traite des êtres humains, mais aussi de l'exploitation au sein des foyers privés. Il est vrai que la générosité et l'engagement à soutenir les femmes ukrainiennes et leurs enfants sont impressionnants et merveilleux. Cependant, il existe malheureusement toujours quelques personnes qui abusent des circonstances difficiles de ces femmes. Il peut s'agir d'exploitation sexuelle, mais aussi d'exploitation par le travail. SOWOLDI a entendu parler de cas où il a été demandé à des femmes de gérer un foyer entier et de s'occuper de personnes âgées en échange d'un logement gratuit. Il est évident qu'il existe une zone grise entre le partage légitime des tâches ménagères et l'exploitation. Les Ukrainiennes expriment souvent leur désir d'aider et ne reconnaissent donc pas immédiatement quand une situation devient de l’exploitation. C'est pourquoi les campagnes de sensibilisation et de formation des autorités locales et des bénévoles mentionnées plus haut sont essentielles.
En Allemagne, SOLWODI a commencé à constater une augmentation du nombre de bénéficiaires ukrainiens. Cependant, la plupart de ces femmes avaient besoin d'aide pour trouver un logement ou s'inscrire auprès des autorités locales afin de pouvoir bénéficier des prestations sociales. Il s'agissait principalement de femmes qui n'avaient pas de parents ou d'amis en Allemagne et ne parlaient pas la langue, et qui avaient donc besoin d'aide.
SOWOLDI pense qu'il faudra encore un certain temps avant que les victimes ukrainiennes de la traite des êtres humains ou d'autres formes d'exploitation ne viennent nous voir. Les femmes doivent d'abord se rendre compte qu'elles sont exploitées, puis elles doivent trouver où elles peuvent obtenir de l'aide, ce qui peut être difficile si elles ne maîtrisent pas la langue, si elles ne connaissent pas l'environnement allemand ou si leur téléphone portable leur a été confisqué. Nous avons constaté, lors des précédentes vagues de réfugiés, qu'il faut parfois quelques semaines ou quelques mois avant que les réfugiés ne se présentent dans les centres de conseil.
SOLWODI soutient chaque année plusieurs centaines de femmes victimes de la traite des êtres humains. Elles bénéficient d'une assistance psychosociale. L’organisme offre un soutien médical, thérapeutique ou juridique, et les aide notamment à suivre une formation professionnelle ou à trouver un logement. Si nécessaire, les femmes et leurs enfants peuvent trouver refuge dans l'une de leurs maisons d'accueil. L'aide est toujours adaptée aux besoins spécifiques de la femme et de ses enfants. Si des femmes ukrainiennes victimes de la traite et de l'exploitation des êtres humains contactent SOWOLDI, la structure est prête à leur fournir à elles-aussi un réel soutien et accompagnement.
De Maria Decker - SOLWODI
Le réseau de Talitha Kum en Allemagne